Clair-obscur

Ce terme, venu de l'italien - chiaro/clair et oscuro/obscur - désigne une technique qui consiste à distribuer dans un tableau la lumière et l'ombre de manière à envelopper certaines parties du sujet, notamment les figures, dans un jeu nuancé de demi teintes et d'ombres pour suggérer  le relief et la profondeur.  L'artiste joue sur les contrastes, plus ou moins marqués, entre les zones claires et les zones sombres et ces passages de l'ombre à la lumière progressifs ou contrastés, non seulement suggèrent le volume de l'objet  et créent une illusion de la profondeur de l'espace, mais aussi produisent des effets plus ou moins dramatisants qui contribuent au sens  du sujet. Le clair-obscur permet d'augmenter la tension, de figer les attitudes au moment précis, en créant une atmosphère à la fois harmonieuse et mystérieuse.

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              Caravage  Le martyre de Saint Mattieu 1600
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              Rembrandt La leçon d'anatomie...,1632
Appliquée également au dessin et à la gravure, cette technique est une des grandes innovations de la fin de la Renaissance. Parmi les peintres qui se sont adonnés au clair-obscur, il faut citer, outre Léonard de Vinci et Giorgiono, qui en sont les précurseurs, Corrège qui a perfectionné le procédé, Titien et les peintres vénitiens, puis Caravage et    les Caravagistes, qui le poussèrent parfois jusqu'à l'outrance, surtout dans les effets de contre-jour, pour souligner le caractère dramatique des scènes qu'ils peignaient. Vélasquez, dans son emploi du clair-obscur, se rapproche davantage de la tradition vénitienne.

La plupart des peintres du XVIIe et du XVIIIe siècles ont pratiqué avec plus ou moins de bonheur et dans des intentions variées le clair-obscur, mais ils y ont rarement recouru de façon aussi systématique que les disciples de Caravage. Le mot a été introduit en français vers 1596 par Biaise de Vigenère dans son commentaire de Philostrate, érudit et théoricien d'art grec, puis vulgarisé par Roger de Piles lors de la querelle des " Poussinistes " et des " Rubénistes " à l'Académie vers 1680. Encore en faveur chez les romantiques, la technique du clair-obscur a pratiquement disparu des préoccupations picturales à la fin du XIXe siècle.


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